Les poissons migrateurs amphihalins sont des symboles forts de la richesse biologique des milieux aquatiques, au croisement des domaines de l’eau et de la biodiversité. Mais, de nombreuses menaces pèsent sur ces espèces : dérèglement climatique, destruction des habitats, pollution, surpêche, obstacles à l’écoulement…
Dans les années 90, une prise de conscience générale sur la situation des espèces amphihalines, sur leur valeur patrimoniale et sociale et sur la nécessité de gérer ces espèces et leurs habitats a émergé. Depuis 1994, la gestion des poissons migrateurs s’organise à l’échelle de grands bassins fluviaux tels que le « bassin de la Bretagne » qui intègre les bassins des cours d’eau situés en Région Bretagne, le bassin de la Vilaine et du Couesnon. Ceci résulte du décret n°94-157 du 16 février 1994 relatif à la pêche des poissons appartenant aux espèces vivant alternativement dans les eaux douces et les eaux salées, décret dit « amphihalins », codifié dans le Code de l’environnement. Pour chaque bassin, un Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (COGEPOMI) établit un Plan de Gestion de Poissons Migrateurs (PLAGEPOMI) sur le territoire qui fixe les modalités de gestion en termes :
- D’exploitation par la pêche,
- De mesures utiles à la circulation, reproduction et à la conservation,
- De modalités d’estimation des stocks et au suivi de l’état des populations (quantité exploitable, TAC),
- De programme de soutien d’effectifs le cas échéant.
Le PLAGEPOMI s’inscrit dans le cadre d’un ensemble de politiques publiques relatif au domaine de l’eau et des milieux aquatiques, qu’il s’agisse des eaux fluviales, estuariennes ou marines. En effet, directives, arrêtés, décrets… Les populations piscicoles amphihalines sont protégées, de façon directe ou indirecte, par de nombreuses mesures réglementaires s’appliquant spécifiquement aux espèces ou concourant à la préservation de leurs habitats du niveau international ou niveau local. Il en découle de nombreux plans et documents stratégiques participant de près ou de loin à la préservation et à la restauration des populations de poissons migrateurs amphihalins. Ils se déclinent à différentes échelles, allant du niveau international au niveau local.
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Les outils en faveur des poissons migrateurs aux différentes échelles de gestion (BGM, inspiré du schéma en page 8 du PLAGEPOMI Artois-Picardie) - CLIQUER SUR UN OUTIL POUR EN SAVOIR PLUS
Pour exemple, les outils de planification dans le domaine de l’eau (SDAGE, DSF) traitent en outre des problématiques de gestion quantitative, de la qualité des eaux et de fonctionnalités des milieux aquatiques, facteurs essentiels à la vie des espèces et constituent ainsi des outils majeurs pour la reconquête des migrateurs amphihalins.
Pour en savoir plus les différents outils rendez-vous sur la rubrique GESTION du site internet de l’Observatoire des poissons migrateurs en Bretagne
Aujourd’hui, devant l’enjeu international que représente ces espèces et l’effondrement de leurs populations, la mobilisation pour leur sauvegarde dépasse les frontières ! En particulier en milieu marin, ces outils doivent être améliorées et la gestion renforcée au niveau international car la majorité des outils de gestion ne concernent actuellement que les milieux continentaux. Le principal défi que doivent relever tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans la gestion des poissons migrateurs aux différentes échelles est la coordination, la communication et l’optimisation des moyens dans la mise en œuvre des « politiques migrateurs » en veillant à la cohérence et aux synergies entre les différentes politiques publiques.
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode !