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Une année avec Eog ! Episode 21 - Dès le plus jeune âge, je participe à la reproduction !

Une année avec Eog ! Episode 21 - Dès le plus jeune âge, je participe à la reproduction !

 

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Dans le cadre de l'année internationale du saumon, Bretagne Grands Migrateurs lance tout au long de l'année 2019 une chronique sur le saumon. Aujourd'hui, le vingt-et-unième épisode : Dès le plus jeune âge, je participe à la reproduction !

La croissance pendant les premiers mois de la vie en eau libre des juvéniles de saumons (Cf. article 4 de la chronique d’Eog sur la phase embryo-larvaire du saumon) est un facteur clef, déterminant les premiers choix d’histoire de vie chez l’espèce. Le temps de séjour en rivière - avant la migration des smolts vers la mer - dépend fortement de la croissance dès les premiers mois du printemps suivant l‘émergence, jusqu’à l’automne. Plus la croissance d’un tacon de l’année (0+) aura été forte sur cette période, plus la probabilité que cet individu migre en mer au printemps de l’année suivante sera forte. A l’inverse, un tacon 0+ ayant une faible croissance durant ces quelques mois aura une plus forte probabilité de rester une année supplémentaire en rivière.

Un phénomène important dans la stratégie de développement individuel du saumon est la maturation sexuelle précoce chez les mâles.

Une stratégie de reproduction alternative chez les mâles

Des tacons mâles peuvent se reproduire sans aller en mer. On parle de maturation précoce.

En effet, dans des rivières à fort potentiel de croissance, des juvéniles, essentiellement des mâles, développent une maturation précoce des gonades qui les rend aptes à la reproduction l’hiver suivant. Cette maturation intervient dès le premier automne pour une faible proportion dans les rivières bretonnes (<5%).

Cette proportion peut atteindre 50 voire 100% des échantillons de jeunes mâles de l’année dans les rivières situées plus au sud. Mais dans la plupart des rivières à saumons, le phénomène de maturation sexuelle précoce est le fait de tacons mâles 1+.


Gros mâles vs petits tacons

 

Saumon femelle et tacon sur frayère

© AAPPMA St-Renan

Sur les frayères, les saumons adultes, ayant passé un hiver ou plus en mer, et mâles précoces, restés sur place, entrent en compétition. Plus costauds, très agressifs et bénéficiant d’une grande quantité de sperme, les grands mâles bénéficient d’un avantage qui leur assure la préférence des femelles et devraient s’assurer une victoire sans partage.

Mais les petits saumons sont vifs, nombreux, malins et se cachent près des frayères. Ils n’ont alors aucun mal à féconder eux aussi les œufs en se glissant sous le couple. Ces mâles spermiants, participent activement à la reproduction et peuvent féconder jusqu’à 60% des œufs d’une frayère - jusqu’à 80% certaines années sur la Nivelle.

Les tacons mâtures ont moins de chance de survivre. «Les survivants» peuvent reprendre leur migration après maturation.

Une décision individuelle prise dès l’hiver ou le printemps précédent

Il y aurait, chez les individus au mode de croissance élevée, des tacons qui développeraient la possibilité de se reproduire l’hiver suivant avant de partir en migration comme smolts en printemps. Ces tacons auraient emmagasiné des réserves en fin d’hiver.

La décision prise, ces mâles allouent leurs dépenses énergétiques vers la reproduction et non vers la croissance.

Uniquement les mâles ?

Chez les femelles, ce phénomène de maturation précoce est extrêmement rare. Cette différence entre mâles et femelles se tient au fait que les femelles précoces ne peuvent produire qu’un très faible nombre d’œufs - dont la fertilité n‘est d’ailleurs pas certaine - alors que les tacons spermiants peuvent fertiliser une grande quantité d‘ovocytes.

Le phénomène de maturation précoce n’est pas nouveau. Néanmoins, avec le changement climatique, les cours d’eau se réchauffent et les caractéristiques des populations de saumons et leurs comportements, notamment reproducteurs, seraient en train d’évoluer. De plus en plus de mâles juvéniles seraient aptes à la reproduction au bout d’un 1 à 2 ans et préfèreraient rester en eau douce plutôt que d’entreprendre le périlleux voyage à travers l’océan.

  … Prochain épisode mi-décembre

Pour lire ou relire les précédents articles de la chronique "Une année avec Eog... Un saumon de Bretagne!"

Pour en savoir plus sur l'année internationale du saumon

Retrouver l'actualité des poissons migrateurs en Bretagne sur notre site Internet : www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr


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