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Une année avec La truite de mer ! Episode 7 - Où vivent les truites de mer en mer ?

Une année avec La truite de mer ! Episode 7 - Où vivent les truites de mer en mer ?
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Tout au long de l'année 2020, Bretagne Grands Migrateurs lance une chronique sur la truite de mer "Une année avec... la truite de mer !". Aujourd'hui, le septième épisode : Où vivent les truites de mer en mer ?

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Ça y est, le départ est donné… Après avoir séjourné 1 à 3 ans en eau douce, la jeune truite s’est transformée en smolt, apte à s’adapter, croître et survivre dans un milieu salé. Elle dévale le cours d’eau où elle est née et a grandi et entre dans la mer pour prendre le large…

La truite de mer, contrairement au saumon, n’effectue pas de longues migrations vers les zones de grossissement de l’Atlantique Nord ; elle reste à proximité des côtes ! La distance jusqu’à la côte et la profondeur des zones marines limite la distribution des truites de mer : il est généralement admis que la plupart des truites anadromes se nourrissent dans les eaux peu profondes à moins de 100 km de l’embouchure de la rivière.

La truite de mer passe de 1 mois à 3 ans en milieu marin. Une fois en mer, la truite de mer se nourrit de crustacés et de petits poissons et plus elle grandit, plus ses proies sont importantes. Durant sa vie en eaux salées, la truite de mer a une croissance plus rapide qu’en rivière.

A leur retour en rivière, trois types de truite de mer se distingue en fonction de la durée du séjour marin :

  • Les finnocks qui remontent en eau douce après 2 à 3 mois de croissance en mer (seuls les plus grands sont matures) ;
  • Les truites de mer de "un hiver de mer" qui remontent en eau douce après un seul hiver passé en mer ;
  • Les truites de "deux hivers de mer ou plus" qui ont séjourné au moins deux hivers en mer avant de revenir en eau douce ou se sont déjà reproduites.
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Des travaux récents* ont exploré l’effet du paysage marin sur les populations de truites de mer des côtes françaises de la Manche. Les chercheurs ont mis en évidence deux populations génétiquement distinctes, qui différaient fortement en termes de tendance migratoire et de caractéristiques des stocks, correspondant aux deux éco-régions à l'Ouest et à l'Est de la Manche, délimitées par la péninsule du Cotentin :

  • A l’Ouest, les populations produisent une majorité de petites truites de mer séjournant quelques mois en mer (finnocks) ;
  • A l’Est, les populations produisent de grandes truites de mer qui effectuent de longs séjours en mer.

Une telle structuration génétique serait en partie façonnée par l’arrangement spatial et les possibilités d'alimentation des habitats marins, qui participent à la variabilité des comportements migratoires, et déterminent ainsi les échanges génétiques entre rivières. Dans le bassin oriental très productif de la Manche, la truite anadrome peut atteindre une très grande taille et un long séjour en mer, ce qui peut favoriser la dispersion et le flux génétique entre les cours d'eau voisins. Dans le bassin occidental où les opportunités d'alimentation marine sont pauvres, le cycle de vie de la truite se déroule principalement en eau douce. Par ailleurs, les rivières de part et d’autre de la péninsule du Cotentin sont géomorphologiquement différentes et les caractéristiques de l'habitat peuvent donc ajouter à la variation observée.


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Ces résultats montrent que l'environnement marin, rarement pris en compte jusqu'à maintenant, pourrait jouer un rôle important, en combinaison avec les variations de l'environnement d'eau douce, dans l'évolution de l'histoire de vie chez les espèces aquatiques à comportement migratoire variable.

Contrairement à la phase en eau douce du cycle de vie de la truite de mer qui est bien documentée, de nombreux mystères de sa phase marine restent à percer... Dans le cadre du programme européen SAMARCH (Salmonid management round the Channel - Gestion des salmonidés dans la Manche), des d’analyses génétiques, basées sur de nouveaux marqueurs, devraient permettre d’identifier d’éventuelles zones de la Manche utilisées de façon plus fréquente par les truites de mer. Ceci contribuera entre autres aux éléments d’aide à la décision pour les projets d’aménagements maritimes et côtiers.

* : Quéméré, E., Baglinière, J.‐L., Roussel, J.‐M., Evanno, G., McGinnity, P., Launey, S. (2016). Seascape and its effect on migratory life‐history strategy influences gene flow among coastal brown trout (Salmo trutta) populations in the English Channel. Journal of Biogeography, 43(3), 498–509.

  … Prochain épisode fin septembre

Retrouver l'actualité des poissons migrateurs en Bretagne sur notre site Internet : www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr


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