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Une année avec La truite de mer ! Episode 9 - Où vivent les truites de mer en rivière ?

Une année avec La truite de mer ! Episode 9 - Où vivent les truites de mer en rivière ?
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Tout au long de l'année 2020, Bretagne Grands Migrateurs lance une chronique sur la truite de mer "Une année avec... la truite de mer !". Aujourd'hui, le neuvième épisode : Où vivent les truites de mer en rivière ?

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Dans les secondes qui suivent la ponte, l’œuf de truite, de couleur orange ou ambre, est déposé dans le nid, rapidement recouvert par les graviers grattés par la femelle. Au printemps, l’œuf donne naissance à une larve de truite qui reste sous le gravier, dans des habitats peu profonds et courants, et continue de se développer en utilisant les réserves contenues dans sa vésicule vitelline. Une fois leur sac vitellin résorbé, la larve émerge du substrat. A partir de ce moment, le juvénile de truite est confronté à deux besoins vitaux qui vont déterminer son placement dans l’habitat : se maintenir dans l’environnement lotique et s’alimenter en évitant les prédateurs.

Le jour, les alevins maintiennent un poste d’alimentation sur dérive face au courant dans le chenal ; de nuit, ils rejoignent les habitats en berge, qui offrent à la fois un refuge vis-à-vis du courant et contre les prédateurs d’origine aquatique. A mesure qu’ils grandissent et que leurs performances de nage s’améliorent, les juvéniles vont peu à peu se poster dans des habitats plus courants et profonds de jour. Ils vont également abandonner progressivement les habitats de bordure la nuit, et la hauteur d’eau devient un paramètre essentiel du placement des juvéniles. 

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Juvénile de l'année (tacon 0+) de truite (© P. Rigalleau, ARPB)

Dans les cours d’eau bretons, la séquence radier/mouille offre un milieu contrasté que les juvéniles de truites utilisent pour répondre à leurs besoins quotidiens ou saisonniers d’alimentation, de cache et de repos. Elle regroupe en effet les conditions de gîte (en profond) et de nutrition (en radier). Au cours de la croissance des tacons, les changements d’habitats peuvent prendre place dans cette unité d’habitat élémentaire fonctionnelle. Son utilisation peut se résumer ainsi :

  • Après l’émergence en début du printemps, les alevins se situent près des berges. Très rapidement, se met en place des déplacements diurnes vers le chenal dans des habitats plus courants et profonds pour l’alimenter. C’est dans les faciès courants de type radier que l’on trouve les plus fortes densités d’alevins, mais les berges des faciès plus profonds peuvent également être utilisées. A mesure qu’ils grandissent, les alevins délaissent les berges et recherchent des habitats plus profonds.
  • Les juvéniles 1+ affectionnent les faciès profonds du ruisseau comme habitat de repos et de refuge. La journée, les juvéniles 1+ se distribuent dans les habitats plus rapides en radier ou dans les veines de courant pour s’alimenter sur la dérive. Les mouvements journaliers entre radier et profond sont particulièrement marqués pendant la période estivale, lorsque les débits sont faibles et les postes d’alimentation sur dérive plus rares.

Les structures immergées, comme la végétation aquatique, jouent un rôle important dans l’utilisation de l’habitat par les juvéniles de truite, en offrant un abri contre lequel ils peuvent se dissimuler des prédateurs. La présence d’abris immergés permet en outre une meilleure accessibilité aux postes d’alimentation sur dérive pour les individus dominés.

A l’âge adulte, les truites de mer, lors de leur migration vers les frayères, vivent principalement la nuit, où elle gagne les zones de courant. Le jour, elles restent passives sur le fond, bien à l’abri sous des blocs rocheux dans des cavités sous les berges, sous les bancs de macrophytes, ou tout autre obstacle l’abritant du courant.

La diversité fonctionnelle des habitats s’impose ainsi comme une règle générale en matière de gestion des cours d’eau afin que la truite puisse réaliser l’intégralité de son cycle de vie :

  • la présence d’habitats de bordure, peu profonds et abrités le long des berges, nécessaires aux alevins dans les semaines qui suivent l’émergence;
  • la présence d’abris dans le chenal, comme des blocs, des bois morts, des végétaux aquatiques, favorisant le partage des postes d’alimentation favorables entre les juvéniles;
  • l’alternance radier-profond en général.

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  … Prochain épisode fin novembre

Retrouver l'actualité des poissons migrateurs en Bretagne sur notre site Internet : www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr


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