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Une année avec Eog ! Episode 5 - Lorsque sonne l'heure du départ vers la mer pour les smolts

Une année avec Eog ! Episode 5 - Lorsque sonne l'heure du départ vers la mer pour les smolts

 

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Dans le cadre de l'année internationale du saumon, Bretagne Grands Migrateurs lance tout au long de l'année 2019 une chronique sur le saumon. Aujourd'hui, le cinquième épisode : Lorsque sonne l'heure du départ vers la mer pour les smolts

 

A l’heure de migrer vers la mer, le jeune saumon (tacon) doit s’adapter pour sa future vie en mer. Ce processus, appelé smoltification, permet ainsi au saumon d’acquérir les capacités pour vivre dans le milieu marin.

En fin d’hiver, c'est une véritable métamorphose qui s'opère chez le jeune saumon, placée sous contrôle hormonal et nerveux, et influencée par la température, la photopériode et le débit. Elle se traduit par de profondes modifications physiologiques, physiques et comportementales.

Les grands préparatifs de départ

  • S’adapter à l’eau salée

Normalement, un poisson d'eau douce ne peut pas survivre dans l'eau de mer : le tacon de saumon verrait en milieu salé ses cellules se ratatiner ! (-> cf. Article 3 : « Le saumon aime autant l’eau salée que l’eau douce »)

Pour survivre dans ce nouveau milieu, l’activité des branchies, principale surface d'échange entre le poisson et l'eau environnante, s'inverse et s'amplifie pour permettre l'élimination à venir des sels marins.

  • Survivre à la vie en mer

Le corps s'allonge, les nageoires se décolorent et la robe devient très brillante pour favoriser le mimétisme en mer et surtout renforcer la protection physique vis-à-vis de l'eau de mer.

Le saumon voit sa flottabilité augmenter et son agressivité diminuer. Son comportement de nage face au courant et de territorialité disparaissent. Ces changements transforment le jeune saumon, auparavant territoriale et benthique, en un poisson pélagique et vivant en banc (stratégie anti-prédateurs).

  • Grandir vite

La croissance rapide du smolt est très liée à l'acquisition de l'euryhalinité c’est-à-dire la capacité à supporter à la fois les milieux d’eau douce et d’eau de mer et à s'y adapter. Le smolt, encore en eau douce, présente déjà une accélération de croissance qui se poursuivra par une croissance marine très rapide.

  • Mémoriser sa rivière de naissance

De nouveaux flux hormonaux s'établissent, avec notamment une forte production d'hormones de croissance ainsi que de substances renforçant la mémorisation de l'environnement – température, hydrodynamisme, odeur (ce qui permettra au poisson devenu adulte de retrouver SA rivière).

La reconnaissance chimique de leur rivière de naissance passe en grande partie par l’odorat. Les jeunes saumons se regroupent de préférence avec leurs frères et sœurs et s’imprègnent de l’odeur de l’eau et celles produites par les individus qui leur sont apparentés.

 Illustration : Smolts de saumon capturés à la station de piégeage du Moulin des Princes sur le Scorff (Source : © N. Jeannot, INRA-U3E)

C'est parti !

En fonction de leur vitesse de croissance, les jeunes saumons smoltifient après un, deux voire trois ans. La stratégie peut être détectée au cours des premiers mois de leur vie : les individus ayant une croissance rapide deviendront des smolts au printemps suivant ; les autres attendront une année de plus.

La smoltification a transformé le jeune saumon en smolt, apte à s’adapter, croître et survivre dans un milieu totalement différent de celui où il est né et où il a grandi. Maintenant, il « survit » en eau douce : il quitte alors le cours d’eau dans lequel il se trouve en situation de stress…

Le déclenchement de la dévalaison vers la mer intervient à maturité physiologique du smolt et en réponse à des facteurs environnementaux déclencheurs comme l’augmentation de la température de l’eau et/ou des débits. La dévalaison se déroule chaque année de fin février à mi-mai. Les smolts les plus âgés et les plus gros descendent préférentiellement en début de période, remplacés progressivement par les plus jeunes et plus petits.

Après une phase transitoire d’adaptation à la salinité, il part vers les zones d’engraissement en mer où sa croissance sera très rapide. En lien avec cette phase de transition, il existe une « fenêtre physiologique » (capacité d’adaptation à l’eau salée) et une « fenêtre écologique » (conditions environnementales – température, oxygène, polluants – dans l’estuaire) qui vont, en fonction de leur synchronisation avoir un impact majeur sur la survie des smolts.

Illustration : Estuaire du Lapic (Source : © P. Rigalleau, FDAAPPMA 29)

… Prochain épisode mi-avril

Pour en savoir plus sur la journée internationale du saumon

Retrouver l'actualité des poissons migrateurs en Bretagne sur notre site Internet : www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr


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