Vous n’êtes pas connecté. Certains éléments peuvent ne pas s’afficher correctement.

Une année avec Eog ! Episode 8 - Pêche du saumon : des captures bien encadrées

Une année avec Eog ! Episode 8 - Pêche du saumon : des captures bien encadrées

 

Ce message contient des images, si vous ne les voyez pas, affichez la version en ligne.

 

Dans le cadre de l'année internationale du saumon, Bretagne Grands Migrateurs lance tout au long de l'année 2019 une chronique sur le saumon. Aujourd'hui, le huitième épisode : La pêche du saumon, des captures bien encadrées

La pêche du saumon de printemps a été ouverte le 9 mars en Bretagne. Les saumons de printemps ne sont pas au rendez-cette année, la pêche du saumon de printemps a été fermée sur une seule rivière en raison de l’atteinte de son Total Autorisé de Capture de saumons de printemps (TAC). Mais qu’est-ce que le TAC ? Et pourquoi préserver plus les saumons de printemps que les castillons ?

Illustration : Pêcheur à la mouche sur un cours d'eau finistérien (© P. Rigalleau)

La gestion actuelle de la pêche du saumon en Bretagne

Depuis 1996, une gestion quantitative des stocks de saumon pour la pêche en eau douce est mise en place sur les 28 cours d’eau bretons où la pêche du saumon est autorisée. Son but est d’assurer le renouvellement des populations de saumon tout en maximisant les captures potentielles. Une méthode de calcul a été mise au point à cet effet par l’INRA et l’AFB et définit sur chaque bassin :

  • Un objectif de dépose d’œufs, appelés limites de conservation
  • Un nombre d’œufs prélevable converti en nombre de capture, appelés totaux autorisés de capture (TAC)

Depuis 2000, les TAC sont calculés pour les saumons de printemps (PHM) et les castillons (1HM) de sorte à préserver plus spécifiquement la fraction de plusieurs hivers de mer.

Pour en savoir plus sur la méthode de calcul des TAC

Télécharger la lettre d'information n°6 dédiée à l'explication du calcul des TAC

 

Comment différencier les saumons de printemps et les castillons ?

Réglementairement, on considère qu'entre l’ouverture de la pêche (1er week-end de mars) et le 15 juin, les poissons capturés sont des saumons de printemps. Après cette date, ce sont des castillons.

Biologiquement, une différence de taille entre les individus d’un et de plusieurs hivers de mer existe. Il est actuellement convenu qu’un individu dont la longueur totale est supérieure à 67 cm est identifié comme un saumon de printemps. En réalité, pour distinguer à coup sûr un saumon de printemps d'un castillon, il est nécessaire de vérifier la durée réellement passée en mer en analysant des écailles à la loupe car ces structures osseuses constituent des véritables traceurs de de l’histoire de vie du poisson ! (-> Rendez-vous fin août pour savoir ce que nous racontent les écailles)

Pour en savoir plus sur la lecture des écailles

Pourquoi préserver les saumons de printemps ?

D’une manière générale, le nombre et la taille des œufs augmentent avec la taille des femelles. Ainsi, les saumons de printemps, qui ont séjourné plus longtemps en mer que les castillons, ont une taille plus grande, en moyenne de 727 mm*, lors de leur premier retour en rivière (il peut éventuellement y en avoir un second si le poissons survit à sa reproduction). La fécondité des femelles est donc plus élevée, de l’ordre de 5 677 œufs en moyenne par femelle*, comparativement à celle des castillons qui est en moyenne de 3 597 œufs / femelle* (valeurs utilisées dans le modèle stock-recrutement de calcul des TAC).

* : valeurs utilisées dans le modèle stock-recrutement de calcul des TAC

Par ailleurs, le sex ratio de la fraction saumon de printemps penche en faveur des femelles : en moyenne, 80% des saumons de printemps sont des femelles. Des études très récentes ont démontré que l’explication était d’ordre génétique. Il a, en effet, été identifié un gène qui favorise une maturation précoce chez les mâles et plus tardive chez les femelles. Celui explique pourquoi les femelles resteraient plus longtemps en mer.

Pour ces raisons, il est important de préserver ces saumons de plusieurs hivers de mer. En effet, même si leur nombre s’est réduit en raison de la modification du milieu marin lié au changement climatique, cette partie de la population reste une composante essentielle pour le renouvellement des générations futures.

Quid des castillons ?

La volonté dans le mode de gestion actuel des stocks de saumon a été de préserver les saumons de printemps en raison de leur taille et leur pourcentage élevé de femelles à plus forte fécondité. Il apparait que ce mode permet bien de réguler cette fraction puisque depuis 2000, 90 fermetures anticipées de la pêche du saumon de printemps sur 16 rivières ont été prises. Cette méthode de gestion apparaît néanmoins mal adaptée chez les castillons car leur nombre est surestimé dans le calcul des quotas. Depuis 2017, le COGEPOMI a souhaité réduire les quotas de castillons pour mieux adapter les prélèvements à la réalité biologique des stocks.

Vers une nouvelle gestion de la pêche des saumons sur les cours d’eau bretons…

Même si la gestion actuelle des stocks de saumons présente l’avantage de reposer sur des données biologiques de terrain et d’être adaptée à chaque cours d’eau, elle montre ses limites et doit être améliorée. Ainsi depuis 2017, gestionnaires et scientifiques travaillent de concert dans le cadre du projet RENOSAUM pour réviser la stratégie de gestion du saumon en Bretagne. L’objectif est de définir de nouvelles limites de conservation reposant sur une définition simple : limiter les faibles recrutements.

Pour en savoir plus sur la méthode de définition des nouvelles limites de conservation (projet RENOSAUM)

Télécharger la lettre d'information n°8 dédiée à RENOSAUM

Nous remercions Jean-Luc Baglinière pour la relecture de cet article.

… Prochain épisode fin mai

Pour lire ou relire les précédents articles de la chronique "Une année avec Eog... Un saumon de Bretagne!"

Pour en savoir plus sur l'année internationale du saumon

Retrouver l'actualité des poissons migrateurs en Bretagne sur notre site Internet : www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr


Conformément à la loi Informatique et Libertés en date du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, de modification et de suppression des données qui vous concernent. Vous pouvez exercer ce droit en nous envoyant un mail /courrier.


Vous ne souhaitez plus recevoir les suivis des migrations ? Se désabonner