Etat des populations de truites en Bretagne
La truite fario est classée en préoccuption mineure depuis 2010 à l’échelle mondiale selon les critères de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Elle est égalmeent classée en préoccupation mineure sur la liste rouge régionale en Bretagne validée par le CSRPN en 2015. En revanche, la responsabilité biologique régionale est très élevée, rapport à la dynamique biogéographique nationale.
L’abondance des truites de mer est peu connue dans les rivières bretonnes mais, est très faible comparativement aux cours d'eau normands. Les raisons sont mal connues mais la présence de la forme marine de la truite en cours d'eau dépendrait des conditions environnementales en mer et en eau douce.
Des travaux sont actuellement menés pour comprendre l’influence relative des stratégies migratoires en mer et des facteurs environnementaux sur la connectivité entre populations des côtes françaises de la Manche. Ces études montrent un large continuum de comportement depuis la résidence complète en eau douce jusqu’à l’anadromie. Ces comportements migratoires dépendraient du paysage marin et de la qualité des habitats marins (ressources trophiques).
La fragmentation des habitats a également pour effet une baisse de l'abondance et de la variabilité génétique. Les ouvrages infranchisables limitent l'accès aux zones de reproduction. Lorsque les obstacles sont franchissables, leur multiplicité le long de l'axe migratoire induit:
- un retard allant jusqu'à compromettre la reproduction
- une baisse de l'itéroparité en raison d'une survie plus faible des poissons
- une sur-maturation des femelles avant la reproduction allant jusqu'à la mort des oeufs ou la malformation d'embryons
- une réversibilité possible du stade smolt - truite de mer
(extrait de la conférence sur les caractéristiques et le fonctionnement des populations de truite commune (Salmo trutta) dans les rivières du massif armoricain par Jean-Luc Baglinière, directeur de recherches à l'INRAE)