Tout au long de l'année 2023, Bretagne Grands Migrateurs lance une chronique sur la lamproie marine "Une année avec... la lamproie marine!". Aujourd'hui, le neuvième épisode : 1,2,3, c’est parti… Les lamproies dévalent !
A l’heure de migrer vers la mer, l’ammocète de lamproie marine doit s’adapter pour sa future vie en mer. Ce processus, appelé smoltification, lui permet ainsi d’acquérir les capacités pour vivre dans le milieu marin.
A partir de juillet, c'est une véritable transformation qui s'opère chez la jeune lamproie ! Elle va ainsi acquérir petit à petit les caractères d’un adulte : apparition des yeux, formation du disque buccal, modification de la couleur de la peau, différenciation et développement des nageoires, et individualisation des pores branchiaux. En plus des transformations morpho-atomiques, elle connait une réorganisation des systèmes digestif, respiratoire, hépatique, rénal et nerveux.
La métamorphose de la lamproie marine débute spontanément sous l’impulsion d’une hausse de la température de l’eau lorsque l’individu a atteint de hauts niveaux de réserve lipidique. D’après les observations sur le terrain, elle doit réunir ainsi 3 conditions morphométriques : une longueur totale supérieure à 120 mm, un poids supérieur ou égal à 3 g et un facteur de condition supérieur ou égal à 1,5. Les ammocètes en cours de métamorphose se déplacent alors très peu. Elles stationnent sous les litières organiques, parmi les racines, au niveau des sous-berges…, en majorité dans les parties aval des cours d’eau.
La smoltification a transformé la jeune lamproie en smolt, apte à s’adapter, croître et survivre en mer. A la faveur d’une augmentation du débit, il s’ensuit dès la fin de l’été ou au début du printemps suivant une migration d’avalaison jusqu’à la mer. Elle débute alors en tant que parasite son séjour marin à dos de poisson !
Source :
- Taverny C., Elie P., 2006. Les lamproies en Europe de l’Ouest : écophases, espèces et habitats. Editions Quae. 111 pages.
Rendez-vous fin octobre pour un nouvel épisode !