En France, deux premières captures sont déclarées en 2017. Sur l'Elorn, la passe à poissons a photographié un spécimen. Aucune obsevation n'est faîte en 2019. En 2021, quatre individus sont vus ou prélevés sur la Bresle, la Somme et le Léguer.
BGM lance un appel aux pêcheurs pour signaler toute capture de saumon rose auprès de leur fédération de pêche, de Bretagne Grands Migrateurs ou de l'Office français de la biodiversité.
Le pôle OFB-INRAE-Institut Agro-UPPA pour la gestion des migrateurs amphihalins dans leur environnement a rédigé une note sur la conduite à tenir en cas d'observation et de capture d'un saumon rose.
Quelle est la conduite à tenir en cas de capture d'un saumon rose ?
Même s'il apparaît possible d'un point de vue réglementaire de pratiquer le "no-kill", il paraît, par précaution, plus judicieux de conserver le saumon rose pour confirmer l'identification de l'espèce et réaliser des mesures biométriques et des prélèvements. La réglementation en vigueur (taille minimale, obligation de déclaration, …) demeure évidement inchangée pour les espèces autochtones de salmonidés (saumon atlantique et truite) et doit être respectée.
A minima, il faut remonter les informations liées à leur capture :
- date et lieu de capture (rivière, commune, lieu-dit) ;
- longueur totale et poids de l'individu ;
- prélèvement d'une trentaine d'écailles réalisé 2 à 3 cm au-dessus de la ligne latérale, sur une diagonale formée entre l'arrière de la nageoire dorsale et l'avant de la nageoire anale.
Localisation de la zone de prélèvementdes écailles
Il est conseillé d'utiliser les formulaires de déclaration truite de mer du CNICS, disponibles chez tous les dépositaires d'assortiments migrateurs, en précisant "saumon rose" pour éviter tout risque de confusion.
Exemple fictif d'une déclaration de capture d'un saumon rose
La déclaration peut être accompagnée d'une ou plusieurs photos permettant d'identifier formellement l'espèce. Elles peuvent être transmises par email à l'adresse du CNICS : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Dans la mesure du possible, il est fortement conseillé de conserver la tête du poisson afin d'effectuer un prélèvement d'otolithes. La tête pourra être congelée et confiée, dans le cas d'un particulier, aux services départementaux de l'Agence française pour la biodiversité, qui se chargeront de l'acheminer jusqu'au CNICS.
Pour connaître les coordonnées du service départemental de votre département
En savoir plus sur le saumon rose
Le saumon rose est un poisson migrateur amphihalin anadrome, c'est-à-dire qu'il vit habituellement en mer et remonte les cours d'eau pour s'y reproduire. Son cycle de vie se déroule en 2 ans dont 18 mois de vie en mer. Les adultes ont en moyenne une taille de 50 cm pour un poids moyen de 2 kg. La reproduction a lieu entre août et novembre, plutôt en aval des cours d'eau sur les zones de radiers, et les géniteurs meurent peu de temps après.
Quelle est l'origine de cette espèce ?
Le saumon rose est une des six espèces de saumon du Pacifique. Il colonise les côtes américaines et asiatiques de l'océan Pacifique Nord. Suite aux changements climatiques, sa distribution s'étend de plus en plus dans les eaux de l'Arctique, naturellement côté canadien et partiellement aidé par des transplantations côté russe.
Comment cette espèce est arrivée en Europe ?
L'espèce a été accidentellement introduite sur la côte atlantique du Canada dans les années 50. En Europe, elle l'a été intentionnellement et avec succès à la même période par les russes pour le développement de la pêcherie dans les cours d'eau de la péninsule de Kola (mer de Barents). Le saumon rose a colonisé dès les années 60, la Norvège et l'Islande et les années suivantes, les tributaires de la mer Baltique, l'Ecosse, l'Angleterre et l'Irlande.
Des reproductions ont depuis été recensées en Norvège et plus récemment en Ecosse. A l'heure actuelle, il n'existe que de petites populations autonomes dans 11 rivières norvégiennes sur 400 rivières colonisées par cette espèce.
En 2017, l'espèce a été signalée dans de nombreux pays d'Europe du Nord, avec notamment une trentaine d'individus capturés en Irlande, une centaine au Royaume-Uni, et également en Finlande, Islande, Danemark, Allemagne et France. En 2019, l'espèce a été signalée sur les îles Féroé, au Groenland et pour la première fois dans le Nunavik (Canada). En Norvège, la zone de colonisation du saumon rose s’est encore étendue.
Les premiers résultats de campagnes scientifiques ciblant le hareng en mer de Norvège suggèrent que l’année 2021 pourrait surpasser les années 2017 et 2019. Lors de ces échantillonnages, 91 individus ont en effet capturé, contre 53 et 24 en 2017 et 2019 respectivement. Le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec a lancé fin juin 2021 un appel à la vigilance. En france, un premier individu a été observé le 12 juillet sur la Bresle...
Comment reconnaître le saumon rose en eau douce ?
Comme toutes les salmonidés, le saumon rose possède une nageoire adipeuse. Sa livrée en mer est blanche argentée, son dos noir avec des reflets verdâtres. Il a de très petites écailles et sa chair est rose vif.
Lors de sa migration en rivière, il développe de nombreux points noirs sur le dos et la queue. Lorsque la période de reproduction se rapproche, le dos du mâle devient brun à noir et celui de la femelle vert olive avec des barres ou des tâches sombre, tandis que leur ventre reste blanc brillant. Le mâle présente des caractères sexuels secondaires :
- présence d'une grosse bosse
- élargissement de la tête
- apparition de dents nuptiales sur les deux mâchoires et d'un bec à la mâchoire supérieure
Les juvéniles de saumons roses sont dépourvus de marques transversales sur les flancs, sont de très petite taille et ont une livrée blanchâtre dont la couleur argentée s'accentue lors de la migration vers la mer.
Critères d’identification du saumon rose (Pêches et Océans Canada et ministère des Forêts de la Faune et des Parcs)
Quelles menaces potentielles sur la faune ?
Les risques sur la faune piscicole en général et les salmonidés en particulier semblent a priori faibles pour plusieurs raisons :
- La période de reproduction du saumon rose se situe beaucoup plus tôt que celle du saumon atlantique et de la truite commune, d'août à novembre, et à des températures très basses ;
- Sa reproduction a lieu essentiellement sur les parties basses des fleuves alors que le saumon atlantque et la truite se reproduisent surtout dans les parties amont des cours d'eau.
L'absence de co-existence dans l'espace et dans le temps éviterait toute compétition pour la reproduction. Néanmoins avec la présence d'obstacles à la migration sur les parties basses des cours d'eau, ces espèces pourraient alors se reproduire sur les mêmes zones. Les effets de surcreusement des frayères se feraient au détriment du saumon rose qui se reproduit plus tôt dans l'année.
Néanmoins, les connaissances sur l'écologie du saumon rose en Europe sont limitées, en particulier sur les cours d'eau récemment colonisés (Royaume-Uni, Irlande) dont les conditions naturelles diffèrent de celles des rivières du nord de l'Europe. Les capacités d'adaptation du saumon rose à ces nouvelles conditions ne peuvent ainsi être réellement prédites.