La mise à jour 2023 de la liste rouge des espèces menacée dans le monde est maintenant disponible sur le site de l’UICN. Elle marque l’achèvement de la première évaluation mondiale complète des espèces de poissons d’eau douce, et révèle que 25% d’entre eux (3 086 des 14 898 espèces évaluées) sont menacés d’extinction.
Anguille européenne |
En danger critique |
En diminution |
Date de publication : 2020 |
Saumon atlantique |
Quasi-menacé |
En diminution |
Date de publication : 2023 |
Grande alose |
Préccupation mineure |
Tendance inconnue |
Date de publication : 2008 |
Lamproie marine |
Préccupation mineure |
Stable |
Date de publication : 2013 |
Le saumon atlantique
Compte tenu des menaces multiples, mal comprises, actuelles et émergentes qui pèsent sur le saumon atlantique dans toute son aire de répartition, combiné au déclin actuel de la population estimé à 20-25 % sur trois générations et l'incertitude quant au taux de déclin de la population de l'espèce, le saumon atlantique est passé de la catégorie "préoccupation mineure" à "quasi menacé" sur son aire de répartition car il existe un risque plausible qu'il puisse bientôt dépasser le seuil de 30 % le qualifiant comme vulnérable.
En Europe du Sud (dont la France), depuis 15 ans, le nombre de saumons fluctue autour de la limite nécessaire à sa conservation, principalement pour la fraction « saumons de printemps » (deux hivers en mer). En revanche, Les stocks de saumons de l’Europe du sud, dont la France, semblent montrer une plus grande fragilité que ceux du nord de l’Europe. Cette vulnérabilité est liée à un taux de survie en mer de plus en plus variable, voire particulièrement faible certaines années. Au cours des trente dernières années, une diminution de la taille et du poids des adultes de retour est observée sur l’ensemble du territoire national. Chez les castillons, un point de rupture net est observé au début des années 2000, date à partir de laquelle la diminution de la taille débute ou s’intensifie (André et al., 2022). En France, depuis 2019, l’espèce est classée quasi-menacé. Le saumon avait disparu de presque tous les grands bassins fluviaux français à l’exception de la Loire en raison de l'édification de barrages et de la dégradation de la qualité de l’eau. Actuellement, le saumon a réapparu sur la Seine et sur le Rhin. De nombreux programmes de restauration, mis en œuvre depuis plus de quarante ans (Garonne-Dordogne) ou plus récemment (bassin Loire-Allier), n’ont pas permis le retour du saumon à un niveau satisfaisant.
L'anguille européenne
L'anguille est depuis 2008 considérée en danger critique d'extinction, catégorie restée inchangé en 2020 par rapport à l’évaluation précédente. "Bien que la mise en œuvre de les mesures de gestion ont montré des améliorations, des inquiétudes subsistent quant à l'efficacité des plans de gestion à générer un retour à l’état de référence historique dans un délai approprié, dans le contexte de multiples menaces (Commission européenne 2020). Des efforts continus, et idéalement accrus, seront essentiels pour favorisant la récupération."
La grande alose
La grande alose est considérée en "préoccupation mineure" au niveau mondial. Toutefois, les populations françaises, les plus importantes d'Europe, ont chuté, passant sur les grands axes de migration de centaines de milliers d’individus dans les années 90 à quelques milliers aujourd’hui. De récents travaux montrent un déclin net généralisé en France depuis une dizaine d’années… justifiant un classement de la grande alose en danger critique d'extinction en France.
La lamproie marine
La lamproie marine est classée depuis 2013 dans la catégorie "préoccupation mineure" en raison de son aire de répartition étendue, du grand nombre de sous-populations, de la grande taille de la population et de l'absence de menaces majeures. La tendance au cours des années 2003-2012 est incertaine mais probablement stable... Ceci étant, cela cache des classements nationaux qui pour la plupart convergent aujourd’hui vers un classement de l’espèce en danger voire en danger critique d’extinction. En France, la lamproies marine est classée en danger depuis 2019. Ses stocks sont en forte baisse sur les grands fleuves en France : de 0 à 4 individus depuis 2014 sur la Garonne (18 344 en 2003), entre 0 et 34 LPM depuis 2016 sur la Dordogne (39 069 en 2009), 14 individus en 2023 en Loire (plus de 80 000 en 2007 et 2008) (source : MIGADO, LOGRAMI).