L’énergie verte a le vent en poupe ! Mais comment concilier hydroélectricité et continuité écologique, en particulier pour les poissons migrateurs ? L’usine marémotrice de la Rance est sans doute l’ouvrage hydroélectrique le plus emblématique de Bretagne, voire de France. Cependant, son impact sur les populations de migrateurs reste encore à quantifier précisément.
Lancé en septembre 2019, le projet Ranc’eel, mené par le Museum en collaboration avec EDF, cherche à travers un suivi en télémétrie acoustique à déterminer l’impact réel (mortalité, blocage et retard à la migration) de l’usine marémotrice sur la dévalaison des anguilles argentées. 25 anguilles ont donc été marquées, relâchées dans l’estuaire, puis suivies jusqu’à l’embouchure grâce à un réseau de 50 hydrophones.
Seulement un tiers des anguilles marquées ont franchi le barrage et atteint la mer. Les résultats suggèrent que les anguilles ont interrompu leur migration 5 km en amont du barrage. Il est supposé que le bruit et la modification des marées générés par le barrage pourrait entraîner une perturbation d’une forte proportion de la migration reproductive des anguilles argentée
Auteurs : Trancart T., Teichert N., Lamoureux J., Gharnit E., Acou A., De Oliveira E., Roy R., Feunteun E., 2022. A possible strong impact of tidal power plant on silver eels’ migration. Estuarine, Coastal and Shelf Science 278 (2022), 108-116. https://doi.org/10.1016/j.ecss.2022.108116
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