En Bretagne, un suivi de la reproduction des lamproies marines par comptage de leurs nids est réalisé sur plusieurs bassins versants : Couesnon, Oust, Scorff, Ellé-Isole... Porté par les fédérations pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, l'INRAE ou des collectivités territoriales, il apporte de précieux indices sur l'intensité de la migration des géniteurs, la colonisation du bassin versant et la transparence des obstacles à la migration. Même si le recensement des frayères est un bon indicateur de la situation et de la tendance des populations, il ne permet pas d’estimer le nombre de géniteurs. |
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BGM, en collaboration avec le pôle pour la gestion des migrateurs amphihalins dans leur environnement (Miame) et le soutien de la FDAAPPMA 35, a lancé une étude sur le Couesnon visant à estimer les effectifs de géniteurs de lamproies marines à partir d’un comptage de nids grâce à un modèle statistique développé sur la Nive (Dhamelincourt, 2022). Il s’agit de :
- Mieux comprendre le comportement de l’espèce ;
- Ajuster le modèle sur un cours d'eau breton, en l'occurence le Couesnon ;
- Estimer la population de lamproie marine à partir d’un comptage de nids sur le cours principal du Couesnon et un sur un de ses affluents, la Loysance.
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L’étude se déroule pendant la période de reproduction de la lamproie marine, entre début mai et début juillet sur deux cours d’eau du bassin versant du Couesnon : le cours principal du Couesnon et un de ses affluents, la Loysance. Le protocole consiste à marquer des individus et des nids pour acquérir des données tels que le nombre de nids fréquentés, le temps de résidence sur site et le nombre d’individus par nid. Ces paramètres sont ensuite intégrés dans le modèle qui retourne une estimation du nombre de géniteurs.
© L. Varoqueaux
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En raison des conditions d’observations peu favorables, dues à des débits élevés ayant pour conséquence une turbidité importante de l’eau, le suivi n’a pas été aussi exhaustif que souhaité. A l'heure actuelle, 9 individus pour 39 nids ont été marqués sur le Couesnon et 2 individus pour 16 nids ont été marqués sur la Loysance. Il est peu probable que le peu d’individus aperçus soient à eux seuls responsables de la construction de l’ensemble des nids.
Si le modèle donne des résultats satisfaisants pour les différents sites d’étude, il pourrait constituer un outil facile d’utilisation pour les gestionnaires qui réalisent un suivi de l’espèce. Il suffirait alors de réaliser un comptage hebdomadaire du nombre total de nids et d’incorporer ces données dans le modèle. Le modèle a cependant encore besoin d’être éprouvé avec des données provenant de sites d’études différents.
Source :
Dhamelincourt M., 2022. Utilisation des nids de lamproie marine (Petromyzon marinus L. 1758) pour une meilleure compréhension de l'écologie, du comportement et des interactions écosystémiques de l'espèce durant sa phase de reproduction. Pau en cotutelle avec Universidad del País Vasco : 321 pages