La Vilaine et le Saint Eloi

Télécharger les fiches de synthèse sur les poissons migrateurs du territoire de la Vilaine

Télécharger la fiche "poissons migrateurs" du SAGE Vilaine (BGM, 2016)

Description

Le bassin versant de la Vilaine a une superficie totale de 11 190 km² dont 4 640 km² se trouvent en Ille-et-Vilaine. Le cours principal de la Vilaine mesure environ 218 km de sa source en Mayenne à l’embouchure dans l’Océan Atlantique. Ses affluents principaux sont la Seiche, le Semnon, la Chère, le Don et l’Isac en rive gauche ; le Chevré, l’Ille, la Flume, le Meu, l’Oust et le Trévelo en rive droite. Le réseau hydrographique draine un socle ancien constitué de formations schisteuses en majorité. Les formations granitiques ne sont présentes que sur l’amont de la Cantache. Le substrat est calcaire aux alentours de Rennes jusqu’aux environs de Mordelles sur le Meu. Le Garun et le Meu amont ainsi que l’aval de la Vilaine (en aval de la confluence de l’Oust) s’écoulent sur schistes briovériens. Le fleuve suit une direction d’Est en Ouest dans un premier temps puis descend vers le Sud à sa confluence avec l’Ille à hauteur de Rennes. La Vilaine arrive alors dans une zone de marais très plate où elle est rejointe par la Flume puis le Meu. Les confluences de ces deux rivières avec la Vilaine forment les anciens marais de Rennes. A partir de la confluence avec la Seiche, la vallée de la Vilaine est encaissée et son cours sinueux, voire méandreux (boucle de Bourg des Comptes) jusqu’à l’aval de Saint Malo de Phily où le lit majeur de la Vilaine commence à s’élargir. Le profil en long présente une forte pente jusqu’à la retenue de la Haute Vilaine à une quinzaine de kilomètres des sources ; elle est alors retenue par le barrage et mise en bief sur une dizaine de kilomètres de long. A l’aval du barrage, elle a descendu un dénivelé de 110 mètres depuis ses sources ; ce qui représente une pente de 58% jusqu’au barrage. La pente diminue ensuite jusqu’à la confluence avec la Cantache (17%) puis se stabilise sur environ 80km à une valeur de 4,9%. La dernière centaine de kilomètres est très plate avec une pente de 1,1% jusqu’à l’estuaire.

De nombreux plans d’eau ont été aménagés dès le XIXème siècle sur le bassin de la Vilaine. L’objectif était d’alimenter les biefs de partage du canal de Nantes à Brest (Bosméléac en amont de l’Oust) et du canal d’Ille et Rance (étangs de Feins, du Boulet et de la Lande d’Ouée) utilisés pour la navigation fluviale. Par la suite, d’autres retenues ont été aménagées soit pour l’alimentation en eau potable, soit dans un objectif de régulation des débits de crue et de soutien d’étiage. C’est le cas des barrages de la Valière, de la Cantache et de la Haute Vilaine situés en amont de la ville de Rennes. Les débits de la Vilaine se trouvent donc totalement artificialisés. Le but étant que le fleuve ne déborde pas en période de crue et que ses débits d'étiage soient suffisants pour garantir la navigation fluviale. Certains de ces barrages de retenue serviront potentiellement à l’alimentation en eau potable lorsque la qualité de l’eau conviendra à cet objectif.

Le fleuve a par ailleurs subi de nombreuses autres pressions qui continuent d'avoir des conséquences aujourd'hui. En particulier, les travaux d'hydraulique agricole opérés sur les cours d’eau et les versants (curages, recalibrages et rectifications des cours d’eau, drainage des parcelles, etc.) avaient pour objectif de diminuer la durée d’inondation des terres afin d’en augmenter la durée d’exploitation et le rendement. Ces modifications physiques des milieux aquatiques ont ainsi fortement modifié leur hydrologie : l’élimination accélérée de l’eau du sol a contribué à l’augmentation des débits de crue et à la diminution des débits d’étiage. Le bassin de la Vilaine est donc marqué par un étiage sévère depuis début juillet et qui se prolonge jusque fin octobre.

Toutes ces pressions aboutissent finalement à une banalisation des milieux aquatiques qui conduit également à une banalisation de la faune aquatique et à la fragilisation des équilibres. Les anguilles par exemple disposaient autrefois de surfaces de marais et de zones humides plus grandes, plus nombreuses et plus fonctionnelles. La destruction des zones humides diminue la capacité d’accueil du milieu pour cette espèce.
L’Oust est le principal affluent de la Vilaine. D’une longueur de 147 km, il prend sa source dans les Côtes d’Armor et se jette dans la Vilaine à Redon. Son bassin versant s’étend sur 3614 km². L’Oust est canalisé sur une grande partie de son cours (95 km, dans la partie morbihannaise). Il présente une succession de biefs (37 écluses), avec quelques portions de méandres non canalisés (vieille rivière de Malestroit, Oust inférieur, …). Les principaux affluents de l’Oust sont l’Aff, l’Arz, la Claie, l’Yvel-Hyvet, le Ninian-Léverin et le Lié. Le bassin versant de l’Oust se situe en grande majorité sur des formations schisteuses, ce qui explique en partie la sévérité des étiages qu’on peut y observer. Les lourds travaux d’hydraulique agricoles réalisés sur une grande partie du bassin versant dans les années 1970-80 ont accentué encore cet étiage et ont conduit à une uniformisation des écoulements et des substrats sur de nombreux affluents. 

Présence de migrateurs amphihalins

Répartition des migrateurs amphihalins sur les bassins versants de la Vilaine et de son affluent estuarien, le Saint-Éloi en 2012 (Sources : Onema, 2011, Jouanin et al., 2012 – Réalisation : BGM)

Le barrage d’Arzal construit en 1970 à l’embouchure de la Vilaine constitue une barrière physique entre l’eau douce et l’eau salée. Il représente également un obstacle aux déplacements de la faune aquatique dont les poissons migrateurs. Une passe à poisson a été installée en 1995. Elle permet à toutes les espèces de migrateurs amphihalins de franchir cet obstacle. Deux passes à anguilles existent aussi aujourd’hui : l’une en rive gauche depuis 1996, l’autre en rive droite depuis 2006.
D'autres obstacles aux migrations ont été aménagés pour améliorer les déplacements des anguilles. Des efforts ont été faits en particulier sur le Semnon, sur le Meu, sur l’Oust aval et sur l’axe Vilaine jusqu’à Rennes. Cependant, un grand nombre reste infranchissable ou difficilement franchissable pour cette espèce.
Concernant les autres migrateurs, sur le cours de la Vilaine, le premier barrage depuis la mer se situe en aval de Guipry-Messac à 70 km environ du barrage d’Arzal. Il s’agit de l’écluse de Malon construite dans les années 1850 pour la navigation fluviale. Les géniteurs de lamproies marines qui effectuent leur migration anadrome en mai-juin sur la Vilaine, sont bloqués à hauteur de ce barrage et ont donc une reproduction forcée en aval. La proportion des aloses qui parvient à franchir l’écluse de Malon dans des conditions extrêmement favorables (faibles débits et abaissement du clapet) se trouve ensuite bloquée à l’écluse de Guipry. De même que les lamproies, elles réalisent une reproduction forcée dont le succès est moindre (« Les frayères forcées de la grande alose », diaporama de Lilian Pacaux - LOGRAMI / ENSAT, Rencontres migrateurs 2012). Les saumons remontent sur le Trévelo et l’Oust pour se reproduire dans la Claie et dans l’Arz. Cependant, la population de saumons reste à un niveau très faible, et on n’observe pas de reproduction systématiquement chaque année.
La répartition des migrateurs sur le bassin de la Vilaine est ainsi tributaire de la présence de barrages sur ce fleuve et ses affluents dédiés à la navigation sur une grande partie de leur cours : présence du canal de Nantes à Brest sur l'Isac et l’Oust et du canal d’Ille-et-Rance sur la Vilaine et son affluent, l’Ille.
L’amélioration des conditions de circulation des migrateurs amphihalins ne peut qu’augmenter les surfaces de reproduction (cas du saumon, des aloses et des lamproies) ou de croissance (cas des anguilles) et par conséquent contribuer à la protection de ces espèces.

• Calcul des taux d'étagements du bassin versant de la Vilaine (IAV, ONEMA, 2013)
• État d’avancement du rétablissement de la continuité écologique et de la réduction du taux d’étagement sur le territoire du SAGE Vilaine - Note pour la CLE du 9 juillet 2021

Structures porteuses d’actions

Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection des milieux Aquatiques des Côtes d’Armor

Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection des milieux Aquatiques de l’Ille-et-Vilaine

Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection des milieux Aquatiques du Morbihan

Eaux & Vilaine, structure porteuse du SAGE Vilaine et de la compétence GEMAPI sur une partie du territoire

Syndicat du Grand Bassin de l’Oust

Syndicat du Chère- Don - Isac

Partenaires techniques et/ou financiers

Cellule d'animation et suivi technique à l'entretien des rivières (ASTER) des Côtes d'Armor

• François Veillard (02 96 62 27 38 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) ou Clément Lacoste (02 96 62 27 48 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), Conseil départemental des Côtes d'Armor
  

Dans le Morbihan : Cellule d'Animation et Suivi Technique à l'Entretien des Rivières (ASTER)

• Arnaud Cholet, Conseil départemental du Morbihan (02 97 54 59 68 ou 06 15 97 43 37 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

La Cellule d'Animation et Suivi Technique à l'Entretien des Rivières (ASTER) d'Ille-et-Vilaine (en cours de mise en place) :

• Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
• La FDPPMA d'Ille-et-Vilaine peut assurer un appui technique, voire financier, pour les travaux de restauration des milieux aquatiques.