Sauvons nos poissons migrateurs ! Un jour peut-être, il faudra beaucoup d’imagination pour voir ces espèces emblématiques nager dans nos rivières françaises.
La Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF) lance le second acte de sa campagne « Sauvons Nos Rivières » avec pour thématique : « Les poissons migrateurs » dits « amphihalins » car partageant leur vie entre milieu marin et eau douce. Cette campagne inédite de sensibilisation nationale, lancée à l’occasion de la journée mondiale des poissons migrateurs (21 mai) et de la biodiversité (22 mai), a pour objectifs de faire un état des lieux de la situation et de rappeler l’urgence d’une mobilisation collective, face à un déclin massif de ces espèces depuis 50 an.
Saumon, truite de mer, anguille, esturgeon, grande alose, alose feinte, alose méditerranéenne, lamproie fluviatile, lamproie marine : 8 espèces sur 9 de poissons migrateurs présents dans l'hexagone ont un statut défavorable de conservation suivant la classification de l'Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN). L'Esturgeon, l'Anguille et la grande Alose sont même en danger critique d'extinction.
Ce sont également des espèces dites « parapluies » car en protégeant et restaurant les milieux naturels qu’elles occupent, on agit positivement sur toutes les autres espèces.
Parmi les principales causes de régression : changement climatique, altération des habitats naturels, entrave à la continuité écologique, pollution, prédation, braconnage... nombreux sont les phénomènes naturels ou activités humaines qui dégradent directement l’environnement, donc les conditions de vie de ces poissons historiques.
"Les milieux aquatiques subissent de multiples pressions qui impactent dangereusement les poissons, et en particulier les migrateurs. Pourtant, ces espèces constituent un patrimoine dont le caractère exceptionnel nous oblige à faire de leur protection une priorité. Les pêcheurs et leurs instances sont en première ligne de ce combat, mais la mobilisation de tous est nécessaire. Car quand une espèce disparaît, c’est pour toujours !" déclare Claude Roustan, Président de la FNPF
Des solutions existent, sous réserve de faire de la sauvegarde des poissons migrateurs une priorité !
Diagnostics, comptages et suivis, moyens financiers et humains, restauration de la continuité écologique et des milieux, les 4 000 structures associatives de la pêche de loisir et leurs partenaires (État, Agences de l’eau, OFB, collectivités locales…) se mobilisent chaque jour pour étudier et préserver les populations de poissons migrateurs autour de 3 objectifs majeurs :
- Connaître pour mieux protéger
- Restaurer les habitats, rétablir la libre-circulation et soutenir les populations piscicoles
- Encadrer les usages et sanctionner
Au total, la FNPF consacre 10% de son budget annuel à la connaissance, gestion, protection et restauration des poissons migrateurs.
État 2022 des poissons migrateurs en France
En collaboration avec l’ensemble du réseau associatif de la pêche de loisir, la FNPF a recueilli des données chiffrées et cartographié un état des lieux inédit, concret et alarmant des populations amphihalines sur chacun des grands bassins hydrographiques en France. |
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Un manifeste engagé pour interpeler les instances publiques
« Nous, pêcheurs de France, sommes la voix des poissons migrateurs »
La FNPF a également décidé d’interpeler directement les instances publiques pour leur demander de prendre des mesures fortes et immédiates, en réalisant un manifeste qui porte des revendications concrètes, telles que :
- Un moratoire toutes pêches (professionnelle et de loisir) de l'anguille.
- La mobilisation de l'État (notamment autour du Plan National des Migrateurs Amphihalins) et le rattachement de la thématique migrateurs à une haute instance environnementale.
- L'augmentation des moyens financiers et humains pour renforcer les actions de préservation des espèces mais aussi de contrôle des réglementations existantes.
- Une réelle ambition en matière de continuité écologique avec l’accélération des aménagements d’ouvrages existants, l’interdiction de nouvelles constructions et la suspension des appels d’offres micro-hydroélectricité.
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