Programmes de gestion et de recherche internationaux, européens et nationaux
SUDOANG, SilVil, DIADES, OriGene, ... autant d'acronymes qui cachent des programmes nationaux et européens menés par des organismes de recherche !
RENOSAUM
Rénovation de la stratégie de gestion du saumon en Bretagne
SAMARCH
Déclin des populations de saumons et de truites de mer dans la Manche : le programme de recherche européen SAMARCH pour apporter des réponses
SUDOANG
Promouvoir une gestion concertée et durable de l'anguille dans la zone SUDOE
DIADES
Des outils innovants pour la gestion internationale des poissons migrateurs
SILVIL
Estimation de la biomasse d’espèces migratrices consommées par le Silure glane dans le bassin de la Vilaine
OriGene
Déterminer l’origine spatiale des saumons
Suivis régionaux
Afin de prendre les mesures nécessaires à la survie des espèces, les gestionnaires ont besoin de savoir dans quel état se trouve chaque population. Pour cela, il est indispensable de connaître la biologie des espèces et leur évolution sur leurs territoires, ainsi que les causes de mortalités.
Certains migrateurs amphihalins sont mieux connus que d'autres en Bretagne. En effet, l'anguille européenne et le saumon atlantique sont des espèces emblématiques qui sont inscrites dans l'histoire de la Bretagne. Les connaissances sur la répartition de ces espèces sont anciennes. En revanche, la répartition des différentes espèces d'aloses et de lamproies est beaucoup moins connue. A tel point que nous ne savons pas quels cours d'eau sont fréquentés par l'alose feinte et la lamproie fluviatile.
Des éléments de connaissance sont constamment en cours d'acquisition. Trois thèmes sont étudiés : la dynamique des espèces, la répartition des espèces sur les différents cours d'eau et l'évolution de leur abondance.
Ces études et suivis sont réalisés dans le cadre du programme opérationnel « poissons migrateurs » 2024-2027.
Dynamique des populations
La dynamique de population s'inréresse à la description des variations d'abondance dans l'espace et dans le temps dau sein d'une population. Elle tente de comprendre les facteurs responsables des variations de ses effectifs.
En Bretagne, certaines populations de poissons migrateurs sont scrutées à chaque phase de leur cycle de vie ean eau douce :
- Le saumon sur le Scorff depuis 1994
- L'anguille sur le Frémur depuis 1995...
- ...et sur la Vilaine depuis 1996
Pour prendre les mesures de gestion adéquates, il est primordial de bien connaître le rythme de vie de chaque espèce ainsi que les facteurs qui influencent leur évolution !
Répartition
Au total, 9 espèces de migrateurs amphihalins fréquentent les cours d'eau bretons
La Bretagne est riche d'un patrimoine naturel rare concernant les grands migrateurs. Leur répartition historique en Bretagne est fondée sur un habitat favorable aux conditions de vie de ces espèces. Toutefois, cette répartition a évolué aux cours du siècle dernier en raison de l'aménagement d'obstacles sur leur trajet vers les zones amont.
Les migrateurs amphihalins présents en Bretagne sont :
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L'évolution de leur répartition dépend d'une part de l'accessibilité vers les zones amont recherchées ainsi que des modifications des déplacements des grands migrateurs en mer. En effet, la répartition des migrateurs en mer évolue également pour diverses raisons (changement des courants marins, changement de la production primaire, etc.).
La présence d'obstacles sur les cours d'eau constitue un facteur limitant de la répartition des espèces. En effet, les milieux naturels acceptent des densités maximales qui varient en fonction de la disponibilité en abris, en nourriture, en zones de reproduction. En effaçant des obstacles, les surfaces accessibles augmentent et un plus grand nombre de poissons trouvent l'espace suffisant à leur croissance. Ce qui contribue à l'augmentation des effectifs de migrateurs et par conséquent à leur sauvegarde.
La carte ci-dessous illustre la répartition des migrateurs amphihalins en Bretagne compte tenu de l'accessibilité.
Répartition des migrateurs amphihalins en Bretagne (Les informations sur la répartition de la truite de mer ne sont pas suffisamment homogènes pour être représentées sur cette carte)
La répartition des saumons et des anguilles est connue en Bretagne, mais elle peut fluctuer en fonction de l'implantation d'obstacles infranchissables ou de leur effacement. En revanche, celle des aloses et des lamproies est moins connue. En outre, la distinction entre les deux espèces d'aloses et les deux espèces de lamproies demande d'observer des détails anatomiques et nécessite donc une certaine pratique. Des suivis sont mis au point au fur et à mesure de l'avancée des connaissances. Des indices ammocètes sont par exemple réalisés depuis peu. Des comptages de bulls d'aloses et de frayères de lamproies marines sont également réalisés afin de préciser l'existence de la reproduction de ces espèces.
Abondance
Mieux connaître les stocks pour mieux les gérer
Différentes méthodes permettent d'obtenir des informations sur les flux de migration des amphihalins et sur l'évolution des populations. Des vidéo comptages, des piégeages et des pêches électriques sont réalisés tous les ans dans cet objectif. Ils ont lieu en eau douce.
Depuis le début des années 1990, des suivis sont réalisés afin d'évaluer les stocks et de suivre leur évolution. Ainsi, l'aménagement de stations de comptage sur des barrages dès 1990 fournit aujourd'hui une chronologie de près de 20 ans sur les flux de migration. De même, des pêches d'indices d'abondance de juvéniles de saumons réalisées depuis 1997 pour la plupart des stations permettent de caractériser la reproduction chaque année et d'ajuster le total autorisé de capture de géniteurs sur les bassins versants où il se reproduit. Des pêches électriques spécifiques pour les anguilles sont également réalisées afin de mieux évaluer le stock d'anguilles jaunes présent sur le milieu continental.
On distingue donc 3 types de suivis :
- des suivis toutes espèces dans les stations de contrôle
- des suivis spécifiques de l'anguille européenne
- des suivis spécifiques du saumon atlantique
D'autres suivis tels que des comptages de frayères (lamproies et saumons) et de bulls d'aloses sont réalisés par ailleurs. Ces suivis fournissent des informations sur l'activité de frai de l'espèce ciblée (localisation et période) ainsi que sur l'accessibilité aux zones de reproduction. L'accès aux zones de reproduction étant dépendante à la fois des conditions hydrologiques et de l'influence des barrages (retard, blocage) sur les déplacements des poissons d'aval en amont. Ils nécessitent toutefois d'importants moyens de mise en œuvre. Il est en effet nécessaire, pour le comptage des frayères, de répéter les passages sur les zones potentielles de reproduction préalablement repérées, et de parcourir ces zones entièrement ou pour le comptage des bulls d'aloses, de suivre l'activité de reproduction toutes les nuits sur toute la période de frai. Les moyens humains sont donc importants pour un résultat qui n'est pas reproductible systématiquement tous les ans. De manière ponctuel, ces suivis permettent de préciser la répartition des sites de reproduction.